30-second Brain
26/07/2015
L'édition française et l'édition originale
Extraits
Le cerveau est un mécanisme complexe de traitement de l’information –pas juste les faits, mais la manière dont nous bougeons, ressentons, rions, pleurons. Les neuroscientifiques découvrent constamment de nouveaux aspects des rouages du cerveau.
La compréhension de son fonctionnement constitue l’une des plus grandes quêtes scientifiques. De manière générale, le cerveau nous attire parce qu’il définit qui nous sommes. Hippocrate disait il y a fort longtemps : « Les hommes doivent savoir que c’est seulement du cerveau que viennent les joies, les délices, les rire, les plaisanteries, ainsi que les chagrins, les peines, le découragement et les lamentations. » Plus récemment, Francis Crick –l’un des grands biologistes de notre époque –exprimait la même idée : « Vous, vos joies et vos chagrins, vos souvenirs et vos ambitions, votre sentiment d’identité personnelle et votre libre arbitre, n’êtes en fait que le comportement d’une vaste assemblée de cellules nerveuses et de leurs molécules associées. » Le cerveau est également responsable de la façon dont nous percevons le monde et nous y comportons. Comprendre le cerveau, c’est donc nous comprendre nous-mêmes, ainsi que notre place dans la société et dans la nature. La neuroscience est devenue une vaste entreprise impliquant des hommes de science de bien de disciplines différentes et de tous les pays du monde. La réunion annuelle de la Société pour la neuroscience attire près de 30 000 spécialistes du cerveau. Aucune personne ne peut se tenir parfaitement au courant de cet immense domaine en constante mutation. Ceci est un livre utile pour comprendre quelques idées de base qui sous-tendent cette complexité.
Conscience et intégration
Beaucoup de scientifiques pensent que les processus critiques pour la conscience impliquent l’intégration de l’activité neurale entre les différentes régions cérébrales. Selon la théorie de l’espace du travail global, des contenus spécifiques du mental (tels que perceptions, pensées ou intentions d’agir) restent inconscients, avant de gagner l’accès à un « espace de travail global », qui les émet à travers le cerveau, les rendant disponibles pour le contrôle souple du comportement. Cette théorie nous invite à imaginer un théâtre où les contenus du mental deviennent conscients seulement quand ils se trouvent sous la lumière des projecteurs, quand ils peuvent être vus par les spectateurs –et interagir avec ceux-ci. La théorie de l’information intégrée (TII) concerne aussi les réseaux, mais dit que chaque expérience consciente est unique –une parmi un répertoire d’expériences possibles -, aboutissant à la production d’un énorme volume d’informations. La conscience est aussi intégrée, dans le sens où tous les sons, visions, pensées et émotions que nous connaissons à un moment donné sont liés dans une unique scène consciente. La TII suggère que cette combinaison d’information et d’intégration peut être quantifiée mathématiquement, ce qui correspondrait au degré de conscience éprouvé. « L’information intégrée » est forte à l’état normal de veille et faible durant les états inconscients comme le sommeil sans rêves.
Il n’y a pas de « point chaud » de la conscience dans le cerveau, celle-ci dépend de l’intégration de l’activité neurale des différentes régions cérébrales. Les cortex préfrontal et pariétal sont particulièrement importants pour la conscience et peuvent former une partie du travail global. Il est difficile de savoir si ces régions génèrent la conscience même ou si elles mettent en œuvre des processus associés, tels que l’attention, la mémoire et le rapport verbal des expériences conscientes.
Les circuits neuronaux sont les notes sur la page- la conscience est ce qui arrive quand la musique est jouée.
A quelle fréquence pensez-vous à la réflexion ? Le cerveau humain ne transforme pas simplement les signaux sensoriels en activités, il peut aussi évaluer la qualité de ses expériences de perception, questionner la fiabilité de sa mémoire et surveiller les résultats de ses actions. Cette capacité d’accéder aux états mentaux internes grâce à l’introspection est la « métacognition ». Nous faisons spontanément usage de cette faculté métacognitive dans la vie quotidienne. Un exemple est l’évaluation de notre confiance lors d’un choix. Quand vous passez un examen, vous êtes sûr de répondre à certaines questions, mais moins sûr quant à d’autres. La métacognition n’est pas importante seulement pour surveiller la manière dont nous apprenons une nouvelle information, mais aussi pour communiquer nos expériences subjectives à d’autres. Lorsque vous décidez quoi commander au restaurant, vous réfléchissez spontanément à l’expérience de la nourriture pour prendre une décision. Dans le cadre des expériences scientifiques, la métacognition est souvent utilisée comme test de présence de perception conscient d’un souvenir explicite, car nous ne pouvons pas faire une introspection sur l’information traitée inconsciemment. Les études actuelles désignent la partie antérieure du cortex préfrontal-région particulièrement élargie chez l’homme au fil de son évolution- comme la clé du traitement métacognitif.
La métacognition se réfère à la conscience de ses propres pensées, souvenirs et actions à la suite d’une introspection. Littéralement, cognition sur la cognition.
Les animaux connaissent-ils l’introspection ? Les preuves de métacognition chez les animaux sont testées en examinant si ceux-ci adaptent leur comportement selon la fiabilité de leur décision.
Je pense, donc je réfléchis. Cela semble être une capacité particulièrement humaine. Rodin a réussi à capter un homme en « flagrante cogito ».
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