La compétence interculturelle
09/10/2015
Le commerce international permet l’élargissement des marchés des biens et des services, avec pour conséquence immédiate une plus grande concurrence, des prix compétitifs, et donc davantage de choix pour le consommateur. Ce type de commerce donne naissance à une économie mondiale, dans laquelle l’offre et la demande affectent les événements globaux et en sont affectées à leur tour.
Quelles sont les implications culturelles de la globalisation et de l’informatisation ? Quelle est la pertinence de la communication interculturelle ? Il faut voir d’abord ce que nous entendons par « culture », afin de comprendre ensuite comment la globalisation et l’informatisation déterminent des changements culturels, et quel est leur rôle dans l’identité personnelle et commune.
« La culture » est un concept amorphe même dans les plus rigoureuses théories de la communication interculturelle. En règle générale, elle est définie comme un système symbolique qui inclut des aspects de perception, de cognition et de compréhension. De nos jours, on ne met plus le signe égal entre « culture » et « nation », cette dernière étant définie comme une structure politique abstraite. Dans un monde globalisé, les abstractions politiques que sont les nations perdent de plus en plus de leur pertinence, tandis que les systèmes symboliques que nous appelons « cultures » sont sans cesse fluctuants. Des questions essentielles se posent. Est-ce-que la globalisation et l’informatisation vont apporter à la culture de la convergence, ou de la divergence ? Est-ce que les liens formés par l’intégration économique et technologique vont augmenter l’impact de la culture sur la communication, ou ils vont le diminuer ? Comment l’interaction globale va-t-elle affecter l’identité culturelle de l’individu? Les médias ne sont pas des entités passives: des formes, des codes et des valeurs culturelles déterminent leur contenu et leur design, sur des critères esthétiques, techniques et logiques (les sites de la Corée du Nord sont différents des sites américains).
Dans un contexte social globalisé et informatisé, les compétences en communication interculturelle favorisent une plus grande efficacité dans la vie personnelle et professionnelle. On assiste à l’émergence d’une classe sociale nouvelle, une classe « du savoir », qui est liée uniquement aux industries de l’information et presque plus aux industries traditionnelles de fabrication de produits, ou à l’agriculture. Par extension, ce sont les compétences de communication, en tant qu’émetteur et en tant que récepteur, qui vont décider du degré de performance d’un individu, d’une organisation, d’une industrie, d’une nation, et qui sont à acquérir et à mettre en pratique. La nouvelle classe « du savoir » verra une convergence entre certaines compétences, comportements et perspectives sur le monde, et ne s’arrêtera pas aux frontières nationales traditionnelles et culturelles. Les agents de change au Japon ont plus en commun avec leurs homologues en Allemagne ou aux Etats-Unis, qu’avec leurs grands-parents. La distinction entre « information » et « savoir » est de plus en plus pressante. Les participants au système global trouveront eux-mêmes du nouveau « savoir » et ils n’arriveront jamais au point où ils sauraient tout ce qu’il faut pour réussir dans la plupart des situations.
On comprend par « communication interculturelle » une large gamme d’aspects liés à la communication à l’intérieur d’une organisation composée d’individus aux origines religieuses, sociales, ethniques et techniques variées. Chacun de ces individus apporte un set unique d’expériences et de valeurs au monde du travail. Le mélange de cultures et d’expériences professionnelles est devenu une réalité globale dans le monde des affaires. Pour bien travailler avec des gens de diverses origines, les managers doivent connaître non seulement des choses sur la culture de la personne avec laquelle ils interagissent, mais aussi sur sa personnalité. La communication interculturelle est basée sur la compréhension du fait que les besoins communicatifs de ceux qui sont différents culturellement sont influencés par des normes culturelles spécifiques, à travers lesquelles ils s’expriment eux-mêmes. Cela veut dire qu’à chaque fois qu’un message créé dans une culture est reçu et interprété dans une autre culture, c’est de la communication interculturelle. Son importance ne cessera de croître à l’avenir, et, dans la mesure où la globalisation est liée aux nouvelles technologies, elle facilitera les contacts commerciaux et les projets internationaux. Le succès en affaires ne dépend pas seulement des connaissances professionnelles (même si celles-ci sont fondamentales pour une carrière de succès), mais aussi de l’habileté à déchiffrer et à interpréter les gestes, le langage corporel et le comportement afin de réagir de manière appropriée. Les compagnies qui réussissent sont celles qui développent leurs compétences interculturelles en tant que partie intégrante de leur compétence sociale et de communication.
Dans un environnement global, la capacité à communiquer efficacement est un défi. Les deux parties peuvent parler le même langage mais avoir des malentendus dus aux différences éthiques et culturelles. De là, le défi pour les organisations de se créer un avantage compétitif sur le marché global. L’attention doit porter sur la bonne utilisation des différences individuelles pour amener de l’innovation. La formation et le développement des individus engagés dans des interactions culturelles doit être bien davantage qu’une simple adaptation culturelle. La culture affecte notre perception des actions et du comportement des autres. Une communication interculturelle efficace demande que nous soyons capables de baser nos perceptions sur des faits, et non simplement sur des biais personnels et des préjugés. Certains chercheurs croient que si la société deviendra plus interconnectée, les différences interculturelles pourront converger.
« L’intelligence culturelle » se définit comme la capacité à interagir avec d’autres personnes d’origine culturelle diverse, tout en étant conscient de ses propres valeurs culturelles qui dirigent ses propres comportements, attitudes et croyances. Le conflit actuel entre les politiques libérales de l’Organisation Mondiale du Commerce et les politiques nationales dont le but est de protéger la diversité, l’identité, et l’héritage culturels montre que les défis qui attendent les compagnies internationales sont réels. Vu dans la perspective du management, il est essentiel pour les compagnies de comprendre que les marchés sont internationaux et interculturels. Etre conscient et sensible aux différences culturelles est un facteur majeur de succès sur le marché mondial. Etre un bon communicant interculturel signifie avoir de la connaissance (linguistique, ontologique, culturelle, de négociation), de la compétence (stratégie appropriée, écoute empathique), de la motivation. L’intelligence émotionnelle au travail est simplement essentielle.
(Extraits adaptés de l'intervention intitulée "International Trade and Cross-cultural Communication" réalisée par CEFRO pour un projet Erasmus+)
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