Les thérapies brèves (II) L'approche narrative
04/01/2017
(Photo-Bonne année 2017!)
La thérapie narrative, qui fait partie des thérapies brèves de troisième vague, est une approche ouverte initialement développée par des travailleurs sociaux et des thérapeutes (les co-créateurs de l'approche narrative sont Michael White et David Epston). La thérapie narrative est devenue « pratiques narratives » au fur et à mesure qu’elle investissait de nouveaux champs d’action tels que le coaching en entreprise. Selon Michael White, le travail thérapeutique consiste essentiellement à redévelopper des narrations personnelles et à reconstruire l'identité. Le principe de l’approche narrative est de découvrir quelles sont les histoires qui nous constituent et de dégager celle qui domine et nous retient prisonniers dans un schéma comportemental. Ces histoires donnent du sens à ce que nous vivons. Nous les construisons à partir de nos croyances, qui proviennent de notre culture, famille, éducation, religion, et elles sont déterminantes dans notre comportement face aux difficultés et aux choix que nous faisons.
La thérapie narrative tient compte de la réalité culturelle, historique et sociale de chaque personne. La tâche du thérapeute n’est pas de trouver une solution ou de comprendre les systèmes, mais plutôt de poser des questions pour aider les personnes à observer l’influence de certaines histoires culturelles restrictives et à enrichir leur propre histoire de vie. L’important n’est pas de résoudre le problème mais d’identifier ou de modifier les histoires qui maintiennent le problème, et de construire de nouvelles histoires qui créent de nouvelles possibilités de vie. L’approche narrative considère que notre histoire n’est pas un compte-rendu de notre vie, mais à l’inverse, que ce sont nos récits sur notre expérience qui donnent forme à notre vie et à notre identité. L’approche narrative est connue pour ses conversations de « re-storying » (redevenir l’auteur de sa vie, réécrire sa vie). Pour les praticiens narratifs, les histoires consistent en événements reliés en séquences à travers le temps par un thème.
Nous cherchons à donner du sens à nos expériences quotidiennes. Nous créons les récits de nos vies, en reliant des événements entre eux, dans une séquence de temps spécifique, et en trouvant une façon de les expliquer, de leur donner du sens. Cette recherche de sens fournit le thème de l’histoire. Nous n’arrêtons jamais dans la vie de générer du sens. Une histoire, c’est comme un fil qui tisse les événements entre eux pour former un récit. Chacun de nous dispose, pour décrire sa vie et ses relations, de nombreuses histoires qui vivent en parallèle, par exemple, des histoires sur nos aptitudes, nos batailles, nos compétences, nos initiatives, nos désirs, nos relations, notre travail, nos centres d’intérêt, nos victoires, nos réalisations, nos échecs. Nous les avons développées en reliant certaines de nos expériences de vie dans une séquence et en leur attribuant du sens. Notre histoire dominante influence nos actes dans le présent, elle a aussi des répercussions sur nos faits et gestes à venir. Les significations que nous donnons aux événements ne sont pas neutres sur leurs conséquences et sur notre vie, elles fondent et elles façonnent notre vie future. Plusieurs histoires vivent en parallèle, nos vies sont multi-histoires et elles sont inscrites dans un contexte social élargi, lequel influe sur les interprétations et les significations que nous attribuons aux événements.
En approche narrative, on pense en termes d’histoires dominantes et d’histoires alternatives, de thèmes dominants et de thèmes alternatifs. Avec l'aide du thérapeute, les personnes explorent les histoires qu’elles racontent sur leur vie et sur leurs relations, les effets de ces histoires, leurs significations et le contexte dans lequel elles ont été forgées et écrites.
Quelques postulats des pratiques narratives : le problème est le problème (la personne n’est pas le problème) ; les gens sont experts de leur propre vie ; chacun peut redevenir l’auteur de ses histoires de vie ; quand une personne vient voir le spécialiste, elle a déjà tenté des tas de choses pour diminuer l’influence du problème sur sa vie et sur ses relations ; les problèmes évoluent dans des contextes culturels générant des relations de pouvoir fondées sur des considérations de race, de classe sociale, de préférence sexuelle, de genre et de handicap.
(Références: les sites actuels sur les pratiques narratives)
En 2017, CEFRO propose une Activité Erasmus+ autour des techniques et des pratiques narratives. Ce domaine correspond à l’une de nos expertises (sciences humaines/éducation), et à des travaux de recherche antérieurs portant sur le discours narratif et sur la structuration du Sujet en tant que personne (DEA et Doctorat français de littérature).
CEFRO pourrait apporter du conseil basé sur l’approche narrative aux personnes intéressées (entretiens individuels) et aux entreprises (intervention).
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