07/09/2015
Gérer la négativité
(Photo -Le marché aux fleurs au Cours Saleya)
Comment se protéger de la négativité de certaines personnes - des proches, des amis, des collègues de travail.. ? Voici un plan en quelques points nous permettant de gérer ce type d’énergie (adaptation de l'article publié sur la page Facebook de Cefro).
· Posez et renforcez des limites. Les personnes négatives ont besoin que vous partagiez leurs soucis 24/7. Il existe une différence entre prêter une oreille compatissante, et se laisser aspirer dans leur drame émotionnel. Vous pouvez l’éviter en fixant des limites et en prenant de la distance. Si cela n’est toujours pas possible, vous demandez à la personne comment elle compte régler le problème dont elle se plaint. Souvent, elle va abandonner elle-même le sujet, ou va diriger la conversation vers quelque chose de plus serein, du moins pour le moment.
· Répondez de manière raisonnée, ne vous limitez pas à réagir. Une réaction n’est rien d’autre qu’une émotion « à chaud » conduite par notre ego (en tant qu’êtres humains, nous réagissons plus promptement lorsque nous sommes déconnectés de notre esprit logique). Quand vous vous sentez frustré ou en colère après avoir eu affaire à une personne négative, c’est un signal que vous avez réagi, au lieu de répondre de manière attentive. Sinon, vous sentiriez que vous êtes en train de gérer les choses avec équilibre et honnêteté. Ne répondez pas à une personne négative en lui retournant les insultes, ce serait descendre à son niveau. Gardez votre dignité, car la vraie force est celle d’être suffisamment ferme pour laisser derrière les idioties et s’en aller la tête haute.
· Faites entrer des sujets plus légers dans la conversation. Souvent, les attitudes négatives prospèrent sur certains sujets spécifiques, apparemment inoffensifs (par exemple, la victimisation). Si vous constatez que ce comportement est trop enraciné, le plus sage c’est d’introduire dans la conversation un sujet nouveau, pour rendre l’humeur plus détendue: des choses simples, comme des souvenirs drôles, des amis communs, des événements réussis. Maintenez-vous dans un périmètre où la personne puisse se sentir positive.
· Concentrez-vous sur les solutions, non sur les problèmes. Votre état émotionnel est déterminé par où et comment vous focalisez votre attention. Quand vous foncez droit sur les problèmes que vous avez en face, vous créez et prolongez des émotions négatives et du stress. Quand vous déplacez votre attention sur les actions pouvant améliorer les circonstances, vous créez un sens de l’auto-efficacité qui engendre des émotions positives et diminue le stress. Le même principe s’applique lorsque vous avez affaire aux gens négatifs : si vous vous répétez à quel point ils sont stressants et difficiles, vous ne faites qu’augmenter votre souffrance en leur donnant du pouvoir sur vous. Arrêtez donc de penser comment cette personne vous trouble, et concentrez-vous sur la façon de manier positivement son comportement. Le fait de prendre la chaise du conducteur vous rendra plus efficace, et va réduire le stress que vous ressentez.
· Maintenez un niveau de détachement émotionnel à l’égard des opinions qui sont différentes des vôtres. Cela est essentiel pour tenir le stress à distance. Ne pas permettre aux personnes négatives (ou non) de mettre le poids de leurs insuffisances sur votre dos, c’est important pour votre santé émotionnelle et pour votre bonheur, et c’est lié à votre manière de vous évaluer, de vous estimer, de croire en vous. Les gens qui savent réellement gérer leur vie sont ceux qui, en général, font un travail intérieur (le locus de contrôle interne vs locus de contrôle externe). Lorsque le sentiment de satisfaction et de valeur propre que vous avez vient des opinions des autres, vous n’avez plus le contrôle de votre propre bonheur. Si les gens forts émotionnellement sont satisfaits de quelque chose qu’ils ont fait, ils ne laissent pas les opinions ou les remarques désagréables d'autrui leur enlever cela. Reconnaissez-le : vous n’êtes jamais aussi bon qu'on vous le dit lorsque vous gagnez, ni aussi mauvais que vous vous le dites lorsque vous perdez. Ce qui compte, c’est ce que vous avez appris et ce que vous en faites.
· Renoncez à l’idée de changer les tendances négatives des autres personnes. Vous pouvez aider certaines personnes en leur montrant un bon exemple, d’autres pas. Ne vous laissez pas prendre en otage par les vampires qui aspirent votre énergie, par ceux qui manipulent ou par ceux qui font du chantage émotionnel, en tentant désespérément de contrôler ce qui vous dépasse, c’est-à-dire le comportement des autres. Cela dit, si vous espérez voir des changements de comportement chez une personne que vous aimez, vous ne les verrez probablement pas. Si, pour une raison importante, vous avez besoin réellement qu’elle change, alors, soyez honnête et montrez vos cartes, afin que la personne sache ce que vous ressentez, et pourquoi. Dans la plupart des cas, vous ne pouvez changer les gens, et vous ne devriez pas essayer. Vous acceptez ce qu’ils sont, ou bien vous faites le choix de vivre sans eux. Cela semble un peu brutal, mais ça ne l’est pas. Quand vous essayez de changer les gens, ils résistent le plus souvent, et restent les mêmes… Mais quand vous n’essayez pas, et que vous les soutenez et leur permettez d’être ce qu’ils sont, ils changent progressivement, comme par miracle. Ce qui change effectivement, c’est la manière dont vous les regardez.
· Consacrez largement du temps chaque jour aux soins personnels. Vous ne devez pas vous négliger parce que d’autres le font. Si vous êtes obligé de vivre ou de travailler avec une personne négative, assurez-vous de rester suffisamment seul avec vous-mêmes afin de vous reposer et de récupérer. Etre obligé de jouer le rôle de l’adulte « attentif et raisonnable » devant une négativité persistante peut être épuisant, et si vous n’y prenez pas garde, la négativité peut vous consumer. Les gens négatifs vont vous tenir éveillé tard dans la nuit, et vous faire vous demander constamment : « Est-ce que je fais ce qu’il faut ? », « Suis-je vraiment aussi mauvais pour qu’il me parle ainsi ? », « Je n’arrive pas à croire qu’il ait pu faire cela ! », « Je me sens si blessé ! ». De telles pensées peuvent vous hanter pendant des semaines, des mois, voire des années. Malheureusement, c’est parfois le but d’une personne négative –vous rendre fou et vous ramener à son niveau de pensée, comme ça elle n’est pas seule à s’apitoyer sur son sort.
"Le proverbe français selon lequel plus les choses changent plus elles restent pareilles est davantage qu’un mot d’esprit. Il exprime, en effet, avec une admirable concision, la relation paradoxale qui existe entre la permanence et le changement. Faisant plus directement appel à l’expérience que les théories les plus élaborées des philosophes, des mathématiciens et des logiciens, il établit implicitement un fait essentiel et souvent négligé, à savoir que la permanence et le changement doivent être envisagés ensemble, en dépit de leur nature apparemment opposée. Cette idée, loin d’être obscure et difficile, est une application précise du principe général selon lequel toute perception et toute pensée sont relatives et opèrent par comparaison et par contraste."
(Paul Watzlawick, Changements, Paris, Seuil, 1981 dans « Les nouveaux Psys »).
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20:01 Publié dans Blog, Compétences émotionnelles/Emotional Intelligence, Conseil/Consultancy, Cours/Courses, Formation/Training, Ingénierie/Engineering, Livre, Management/Marketing, Public ciblé/Targets, Science, Web | Tags : gestion émotions, négativité, stratégies, watzlawick | Lien permanent | Commentaires (0)
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