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01/01/2024

La littérature, toujours...(II)

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(Photo- Poinsettia Noël 2023)

Bonne Année 2024!

 

Commençons l'année avec quelques beaux textes de Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète, une superbe méditation sur la création, la solitude, l’amour, l’accomplissement de l’être. L’auteur n’avait que vingt-sept ans, et, en ce début du XIX e, contemporain de Nietzsche et de Lou Andreas-Salomé, il se cherche, en réfléchissant à des questions qui resteront cruciales jusqu'à la fin de sa vie. Relus 120 ans après, à l’ère des neurosciences cognitives et de la gestion des émotions, ces textes nous rappellent que « vivre, c’est se métamorphoser », ou que « les relations humaines, qui sont un concentré de vie, sont ce qu’il y a de plus instable », car « elles montent et descendent minute par minute », et que « dans le contact entre ceux qui s’aiment pas un instant ne ressemble à un autre ». Et aussi qu’il n’y a pratiquement « rien de plus difficile que de s’aimer soi-même. C’est là un travail, un labeur quotidien. »

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01/11/2023

Archives CEFRO. Hubert Reeves/Livre

Hubert Reeves, livre, science, univers, religion

(Photo- Des campanules)

L'astrophysicien Hubert REEVES nous a quittés en octobre dernier, à l'âge de 91 ans. En 2021, j'ai publié une note pour présenter l'un de ses plus beaux livres, Malicorne (le nom d'un village en France), écrit en 1990 et dédié "à ceux qui sont épris de science et de poésie". Revoici cette note, où, comme souvent, je laisse parler le texte le plus possible.

http://www.cefro.pro/archive/2021/03/29/hubert-reeves-liv...

 

01/10/2023

Traumatisme et résilience

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(Photo- Nice. Lever de soleil)

Le psychiatre Boris Cyrulnik explique qu’après un trauma, on est coupé en deux, c’est-à-dire qu’on est clivé. Il y a une partie de nous qui parle facilement, qui s’exprime, qui travaille, qui rigole, et une autre partie qui souffre en secret. On croit que le problème est réglé, alors qu’en fait il est enfoui.

Invitée dans l’émission La Grande Librairie, l’écrivain belge Amélie Nothomb parle de son récent livre Psychopompe, où elle évoque, dans une page glaçante, un épisode biographique traumatisant: le viol collectif qu’elle avait subi sur une plage au Bangladesh, à 12 ans. Comment est-elle parvenue à l’écrire ? Elle répond que c’était indispensable.

"Psychopompe", il est question de quelqu'un qui s’approche autant que possible de la mort et qui en revient. C’est de la résilience. Encore faut-il s’approcher autant que possible de la mort. Ma manière à moi d’avoir approché cette mort, ça a été cette agression. Donc je ne peux pas raconter l’expérience Psychopompe en omettant cet épisode qui de fait a failli m’emporter. Ca m’a plongée dans une totale irréalité. Ce qui s’est passé était tellement fou, je ne voyais pas les agresseurs, quand je suis sortie de l’eau, heureusement que ma mère a prononcé deux paroles pour commenter ce qu’elle avait vu, parce que sinon j’aurais réellement pensé avoir déliré, avoir inventé cet épisode monstrueux.

L’écriture m’a sauvée. Je pense qu’on a tous un danger intérieur, qui est très difficile à identifier, peut-être pas le même pour tous. Je ne sais pas au juste quel est mon danger intérieur, mais je sais qu’il est très important de m’en sauver.

« Dans quelle mesure cet événement a déterminé l’écrivain que vous êtes ? » demande l’animateur de l’émission.

Comment on se sauve d’un truc pareil ? Y a pas moyen. Alors moi, par la suite, j’ai poussé l’expérience de recherche de la mort, mais presque jusqu’à son terme. J’ai cessé de m’alimenter, je suis devenue anorexique au finish, et j’ai réellement failli mourir. Bon, à la dernière seconde, j’en suis revenue. Encore fallait-il se reconstruire. J’ai commencé à écrire à ce moment-là, sans savoir le moins du monde ce que je faisais, et sans savoir qu’il y avait là une possibilité de reconstruction. Ce n’est pas de la magie. Il a fallu des années et des années d’écriture pour qu’il y ait une reconstruction.

« Aujourd’hui, vous vous sentez vivante ? »

« Oh oui, vraiment. Vraiment aujourd’hui, je me sens vivante. »

Quelques extraits du livre dans ce document PDF.

 

Référence 

Amélie NOTHOMB, Psychopompe, Editions Albin Michel, 2023

Archives

http://www.cefro.pro/archive/2015/09/22/la-memoire-2-5688...  (sur les blessures émotionnelles)

http://www.cefro.pro/archive/2017/07/17/le-tspt.html

http://www.cefro.pro/archive/2021/04/26/une-pathologie-de...

 

 

01/09/2023

La philosophie est une activité

philosophie, livre, André Comte-Sponville

(Photo- Nice. Le soir sur la plage) 

« Hâtons-nous de rendre la philosophie populaire ! » écrivait Diderot il y a trois siècles.

« La philosophie n’est pas une doctrine mais une activité » écrivait Ludwig Wittgenstein au siècle dernier.

Le livre d’André Comte-Sponville "Le plaisir de PENSER"  encourage tous ceux qui souhaitent pratiquer cette activité, à savoir penser par soi-même, car c’est bien cela philosopher. Il faut d’abord s’appuyer sur la pensée des autres, spécialement des grands philosophes du passé. La philosophie est une aventure mais aussi un travail qui nécessite de l’effort, des lectures, des outils. « Vingt siècles de philosophie font un trésor inépuisable. » Le livre rassemble six cents citations des plus brillants esprits de la pensée occidentale et regroupe douze thématiques majeures: la morale, la politique, l’amour, la mort, la connaissance, la liberté, Dieu, l’athéisme, l’art, le temps, l’homme, la sagesse. Une introduction à la philosophie qui intéressera tous ceux qui veulent « penser mieux pour vivre mieux », et pour cela, il n’y a pas d’âge. Certes, écrit l’auteur, on peut raisonner sans philosopher (par exemple dans les sciences), on peut vivre sans philosopher (par exemple dans la bêtise ou la passion). Mais on ne peut penser sa vie et vivre sa pensée du mieux qu’on peut - puisque c’est la philosophie même. 

 

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