30/05/2017
(Re)Lecture à propos du corps
(Photo- Cannes, Festival du film 2017)
« L’homme occidental apprend peu à peu ce que c’est que d’être une espèce vivante dans un monde vivant, d’avoir un corps, des conditions d’existence, des probabilités de vie, une santé individuelle et collective, des forces qu’on peut modifier et un espace où on peut les répartir de façon optimale. Pour la première fois sans doute dans l’histoire, le biologique se réfléchit dans le politique ; le fait de vivre n’est plus ce soubassement inaccessible qui n’émerge que de temps en temps, dans le hasard de la mort et de la fatalité ; il passe pour une part dans le champ de contrôle du savoir et d’intervention du pouvoir. (…) L’homme, pendant des millénaires est resté ce qu’il était pour Aristote : un animal vivant et de plus capable d’une existence politique ; l’homme moderne est un animal dans la politique duquel sa vie d’être vivant est en question. »
Dans son Histoire de la sexualité (1976) le philosophe Michel Foucault analyse comment un certain type de savoir sur le sexe a été mis en discours, quels sont les rapports entre le pouvoir, le savoir et le sexe dans les sociétés occidentales, comment les procédés par lesquels la volonté de savoir relative au sexe, qui caractérise l’Occident moderne, a fait fonctionner les rituels de l’aveu dans les schémas de la régularité scientifique. Les rappels chronologiques sont là pour expliquer que l’essor du capitalisme et une nouvelle éthique du travail ont permis l’évolution vers des nouvelles techniques pour maximaliser la vie, vers une intensification du corps, vers une problématisation de la santé et de ses conditions de fonctionnement.
« Il s’agit moins d’un discours sur le sexe que d’une multiplicité de discours produits par toute une série d’appareillages fonctionnant dans des institutions différentes. Le Moyen Age avait organisé autour du thème de la chair et de la pratique de la pénitence un discours assez fortement unitaire. Au cours des siècles récents, cette relative unité a été décomposée, dispersée, démultipliée en une explosion de discursivités distinctes, qui ont pris forme dans la démographie, la biologie, la médecine, la psychiatrie, la psychologie, la morale, la pédagogie, la critique politique. (…) Depuis la pénitence chrétienne jusqu’à aujourd’hui, le sexe fut matière privilégiée de confession. (…) L’aveu a été, et demeure encore aujourd’hui, la matrice générale qui régit la production du discours vrai sur le sexe. »
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26/04/2017
Les sciences humaines
(Photo- Inscription au tableau dans la salle de notre cours sur les compétences émotionnelles, 2013)
Le paradoxe de notre époque est que nous nous noyons dans l’information, tout en restant affamés de sagesse. Et pourtant, celle-ci est souvent considérée avec une certaine condescendance. Les sciences humaines enseignent le raisonnement critique, elles enrichissent également notre esprit et notre portefeuille. Premièrement, les arts libéraux offrent aux étudiants les compétences interpersonnelles et de communication qui sont extrêmement précieuses dans le monde du travail, surtout accompagnées de compétences techniques. Une éducation dans laquelle les arts libéraux sont présents est une clé de succès dans l’économie du 21 e siècle. Le retour aux pures compétences techniques est dépassé, la place est à ceux qui combinent les compétences douces – excellence dans la communication et les relations avec les autres – et les compétences dures. Celui qui a étudié l’informatique, l’économie, la psychologie ou d’autres sciences aura de la valeur et bénéficiera d’une grande flexibilité professionnelle. Nous avons besoin des deux pour maximiser notre potentiel. Une formation de base en biologie, en informatique, en physique, pourra être enrichie par des cours sérieux en histoire, par exemple. Notre société a besoin de personnes formées dans les sciences humaines et qui soient capables d’aider à la prise des décisions politiques justes, sages.
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10/04/2017
Activité Erasmus+
(Photo -Avril 2017)
Activité Erasmus+ proposée pour 2017
« Chaque personne représente une histoire à raconter »
Techniques et pratiques narratives
A. Intervention
L’approche narrative considère que ce sont nos récits sur notre expérience qui donnent forme à notre vie et à notre identité. Cela s’applique aux individus et aux organisations également.
Le récit est un mécanisme universel. Par l’expérience et le souvenir, la mémoire construit notre personnalité et garantit notre identité, mais notre intelligence émotionnelle est aussi une intelligence narrative. Tout le bonheur et tout le malheur humain prennent la forme de l’action. Une histoire (vécue, lue, entendue) est le récit cohérent d’une expérience émotionnelle ou l’imitation d’une action complète formant un tout.
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25/03/2017
Nos émotions sont nécessaires
(Photo- Edisto Beach, Caroline du Sud, juillet 2016)
Une grande part de l’expérience émotionnelle humaine consiste à exprimer des émotions, positives ou négatives. Dans des circonstances similaires, certains restent calmes et aimables, d’autres peuvent élever la voix, ou avoir une réaction agressive. Néanmoins, les personnes un peu directes, même si elles sont désagréables, s’avèrent très efficaces. Cette agilité psychologique favorise une approche plus effective. Il est fort possible que nous évitions une telle stratégie parce que nous considérons que ce n’est pas bien d’être négatif. Nous pensons que les personnes agressives ou désagréables ne sont pas des gens bien, et nous ne voulons pas en faire partie. La bonne nouvelle est que tout un panel de la négativité -de la bonne négativité- n’a rien à voir avec être un pauvre type. Les émotions négatives peuvent nous aider à gérer une situation. Parfois, l’anxiété et le risque calculé mènent à la solution souhaitée. Les recherches ont montré que les personnes d’humeur plutôt dépressive avaient tendance à observer davantage de détails. Surtout quand il s’agit de déchiffrer les expressions faciales, les moindres changements dans le comportement sont observés, des choses que nous ne remarquons pas si nous sommes de bonne humeur. Personnellement, je sais que parfois l’effort d’être aimable, au lieu de rester juste neutre, factuelle, m’empêche de concentrer entièrement mon attention sur tous les éléments d’une situation précise.