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15/08/2016

L'(in)adaptation au réel

Glasser, thérapie, réel, responsabilité (Photo: Greenville, Caroline du Sud)

Je vous propose la relecture d'une théorie qui met en rapport les besoins psychologiques essentiels et la responsabilité: la thérapie par le réel (William Glasser), mentionnée aussi dans une note antérieure avec le lien vers une présentation de l'ouvrage en question. Les besoins psychologiques essentiels de l’être humain ne sont pas différents selon les cultures, mais inhérents à la race humaine: aimer et être aimé, et se sentir utile à soi-même et aux autres. Selon le psychiatre américain, la personne qui a besoin d'un traitement psychiatrique souffre d'abord et avant tout d'inadaptation et cela quelle que soit la façon dont elle exprime son problème (psychose, troubles du comportement, dépression, etc.). L'inadaptation signifie que le patient est incapable de satisfaire ses besoins essentiels. Plus l'individu sera incapable de satisfaire ses besoins à un degré élevé, et plus la sévérité des symptômes sera grande. Alors, comment vivent les personnes les plus adaptées, celles qui arrivent à satisfaire leurs besoins dans la société? Pour répondre à cette question le Dr. Glasser suggère qu'à tout moment de notre vie nous devons être lié à au moins une personne qui peut elle-même satisfaire ses besoins de façon adéquate. Sans cette personne clé qui nous aide à supporter le quotidien de la vie et nous donne le courage de continuer notre route, nous commençons à satisfaire nos besoins de façon irréaliste. Ceci peut entraîner l'éclosion de symptômes anxieux et aller jusqu'au refus complet de la réalité. (…) "Les gens n'agissent pas de façon irresponsable parce qu'ils sont malades; ils sont malades parce qu'ils agissent de façon irresponsable".

Dans l'approche analytique, les conflits mentaux inconscients sont plus importants que les problèmes conscients. Il est important de les faire connaître au malade à l'aide de l'interprétation des rêves, du transfert et d'associations libres, mais en même temps il est nécessaire d'éveiller la responsabilité du patient, et ne pas le laisser se livrer en excusant son comportement sur la base de motivations inconscientes. Comme tout le monde, les patients psychiatriques ont sûrement des raisons inconscientes de se conduire comme ils le font. Mais faire de la thérapie ne signifie pas faire la recherche des causes du comportement humain. Même si un client connaît la raison inconsciente de chaque geste qu'il pose, il ne change pas nécessairement son comportement, tout simplement parce que le fait de connaître les causes ne le conduit pas à la satisfaction de ses besoins. En somme, mettre l'accent sur l'inconscient éloigne le patient de son irresponsabilité et lui donne une autre bonne excuse pour éviter de faire face à la réalité. (…)

Glasser croit que pour faire cesser un comportement insatisfaisant, le malade doit pouvoir satisfaire ses besoins de façon réaliste et responsable. Pour y arriver, le patient doit faire face au monde réel qui l'entoure, et ce monde inclut des normes de comportement. Le rôle du thérapeute est de confronter les comportements du patient à ces normes et de lui faire juger la qualité de ce qu'il fait. Si les patients psychiatriques ne jugent pas leur propre comportement, ils ne changeront pas.

 "Le Dr. Glasser est aussi renommé pour avoir utilisé ses théories afin d'influencer une plus large part de nos sphères sociales comme l'éducation, le management, le mariage, et récemment pour la promotion de la santé mentale comme enjeux de santé publique, pour en nommer quelques-unes. En dernier lieu, mais non le moindre, il a été notable pour avoir averti le public en général à propos de sa profession et des dangers inhérents à celle-ci." (https://fr.wikipedia.org/wiki/William_Glasser)

12/07/2016

Think small

book, management, brain"Think Like a Freak", veut dire penser de manière plus efficace, plus créative, plus rationnelle aussi. Je viens de découvrir avec plaisir le dernier livre des deux auteurs bien connus par leurs publications précédentes (je ne les connaissais pas) lors de mon actuel séjour à Greenville, en Caroline du Sud. Voici plus loin quelques extraits. 

To think like a Freak means to think small, not big. (…)..many of us think we know more than we do. It has to do with something we all carry with us everywhere we go, even though we may not consciously think about it: a moral compass. Each of us develop a moral compass (some stronger than others, to be sure) as we make our way through the world. This is for the most part a wonderful thing. Who wants to live in a world where people run around without regard for the difference between right and wrong? But when it comes to solving problems, one of the best way to start is by putting away your moral compass. Why? When you are consumed with the rightness or wrongness of a given issue –whether it’s fracking or gun control or genetically engineered food –it’s easy to lose track of what the issue actually is. A moral compass can convince you that all the answers are obvious (even when they are not); that there is a bright line between right and wrong (when often there isn’t); and, worst, that you are certain you already know everything you know about a subject so you stop to learn more. (…)

Consider a problem like suicide. It is so morally fraught that we rarely discuss it in public...

 

 

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01/07/2016

Lecture

psychologie, livre
(Photo- Plage à galets, Nice)
 
C'est Le Complexe de Barbe-Bleue, Psychologie de la méchanceté et de la haine, de Jean-Albert Meynard, Editions L'Archipel, 2006, coll. Archipsy.
 
Je pense que l'on ne dira jamais assez que se connaître soi-même (ou du moins, en faire l'effort) est ce qu'il y a de plus difficile. A défaut de cette connaissance, c'est la relation à l'Autre qui en pâtit, à savoir le tissu de toutes les interdépendances qui font notre existence. Qu'il existe "mille façons de nuire", on est d'accord...
Ce livre, que j'ai trouvé agréablement écrit et pas rébarbatif du tout, démonte un mécanisme dont sont également responsables nos trois cerveaux qui traitent l'information. Il examine ce mécanisme dans une perspective qui va des petits riens relationnels auxquels on ne prête pas toujours attention, mais qui sont parlants, jusqu'aux phénomènes plus complexes de notre vie sociale, tels le voyeurisme du cinéma et des médias, ou la violence idéologique et religieuse, ou le pouvoir politique.
Le manque d'empathie, la jouissance dans la domination ou la souffrance de l'autre, la chosification et l'humiliation de l'autre, à des degrés divers, bien sûr, peuvent se trouver stimulés et nourris par la puissance de l'image, et "l'Audimat rejoint le physiologique". Je reconnais que c'est un point de vue juste, notre monde étant mû davantage par la curiosité, que par un réel besoin de connaissance (ce que l'on n'acceptera pas...).
 
"Sous l'influence de leur cerveau instinctif, les humains ne sont pas égaux! Ils sont emprunts, quel que soit leur niveau de courtoisie ou de déférence, d'un désir de domination. Leur aspect policé, socialement correct, cache leurs envies paléolithiques. Même les relations les plus intimes sont soumises aux lois impériales du sous-cortex."(p.184)
 
"Quels que soient les modèles derrière lesquelles elles s'expriment, la haine et la méchanceté font partie de notre quotidien, et les Barbe-Bleue aussi"(p.26)
 
 (Note publiée sur le blog principal en janvier 2006)

01/06/2016

Définir l'intelligence

intelligence, psychologie cognitive, recherche, livre(Photo -Nice, la Promenade)

Selon James R. Flynn, nous pouvons définir l’intelligence à deux niveaux : vérifier par des calculs mathématiques si les résultats du QI sont des bons indicateurs de la réussite scolaire ou de la qualification pour un emploi, ou bien, prendre en compte d’autres critères, la créativité et l’adaptation, comme fait Robert Sternberg. Une définition de l’intelligence consisterait à dire qu’elle détermine la hiérarchie des problèmes à résoudre, dans l’ordre de la priorité, à tel moment, à tel endroit. Les aborigènes australiens, par exemple, classent le type d’analyse logique que nous utilisons à l’école bien derrière la capacité de lire une carte (nécessaire pour éviter de mourir de soif). Les Américains des années 1900, peu instruits, le classeraient derrière l’intelligence pratique dont on a besoin pour tenir une ferme ou pour travailler à l’usine. Tout test doit mesurer ces capacités dans l’ordre des priorités, et il ne faudrait pas essayer de dresser des ponts entre les divisions culturelles, mais les respecter.

 

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