01/11/2022
Schopenhauer, notre contemporain
La plupart des hommes parlent sans avoir eu le temps de réfléchir, et même s’ils constatent par la suite que ce qu’ils affirment est faux et qu’ils ont tort, ils s’efforcent de laisser paraître le contraire.
Et pourquoi cela ? Eh bien, nous dit Schopenhauer, à cause de la nature mauvaise du genre humain, de notre vanité innée, surtout en matière de facultés intellectuelles. Nous n’acceptons pas que notre raisonnement se révèle faux. Il faudrait que chacun puisse émettre des jugements justes et qu’il réfléchisse avant de parler. Mais chacun possède sa dialectique naturelle, tout comme il a sa logique naturelle. Un homme sera rarement dépourvu de logique naturelle, mais pas de dialectique naturelle : il s’agit là d’un don bien mal réparti (…). La logique n’est pas d’une grande utilité pratique, tandis que la dialectique est essentielle, puisque la logique s’intéresse à la forme des énoncés (l’étude du général), et la dialectique à leur fond, c’est-à-dire à leur contenu ou à leur substance (l’étude du particulier). D'ailleurs, observe Schopenhauer, il arrive souvent qu’on se laisse abuser par une argumentation, alors même qu’on a raison. Souvent, celui qui sort vainqueur d’un débat ne le doit pas tant à la justesse de son jugement dans l’articulation de sa thèse, mais plutôt à sa ruse et à son habileté à la défendre.
Schopenhauer rappelle que, pour Aristote, nos énoncés sont perçus différemment, selon la perspective adoptée : dans une perspective philosophique, on cherche la vérité, dans une perspective dialectique, on cherche l’opinion et l’approbation d’autrui. Dans L’art d’avoir toujours raison, le philosophe se livre à une réflexion sur le langage et la dialectique et analyse les stratagèmes pour sortir vainqueur de tout débat ou dispute. En voici un exemple.
08:01 Publié dans Blog, Compétences émotionnelles/Emotional Intelligence, Conseil/Consultancy, Littérature, Livre, Science | Tags : schopenhauer, lire, penser, débattre | Lien permanent | Commentaires (0)
01/09/2022
L'amour, le plus puissant dynamisme
Le livre l’Art d’aimer (The Art of Loving) d’Eric Fromm, paru en 1956 et en 1968 pour la traduction française, est un classique. Une autre édition en français a été publiée en 2015, et une nouvelle impression, réalisée à Barcelone, en ce mars 2022. C’est dans ce petit format que j’ai retrouvé, à la librairie de la Fnac, l’ouvrage que je connaissais déjà (il figure dans la Bibliographie de ma Thèse de doctorat soutenue il y a vingt-sept ans. Eric Fromm (1900-1980) est un éminent psychanalyste américain, d’origine juive allemande, membre de l’Ecole de Francfort. Dans la théorie de l’amour qu’il élabore, il ne partage pas l’idée de Freud qui voyait l’amour comme la sublimation de l’instinct sexuel. Pour lui, l’amour est un art, qui, comme tout art, requiert connaissance et effort.
Le livre du psychanalyste américain est toujours d'actualité. Les années ’50 sont les années où la société de consommation est en plein essor, la vie est vue comme un lieu d’échange de biens, et l’amour en fait partie. Fromm écrit que l’homme moderne s’est constitué en marchandise, qu’il expérimente son énergie vitale comme un investissement dont il doit tirer le maximum de profit, compte tenu de sa cote sur le marché de la personnalité, qu’il est aliéné en lui-même, mais aussi vis-à-vis de ses semblables et de la nature. « Son but principal est d’échanger avantageusement ses habiletés, ses connaissances et toute sa personne, bref, son « paquet de personnalité », avec d’autres amateurs, également à l’affût d’un échange équitable et avantageux. La vie n’a d’autre but que de se mouvoir, d’autre principe que l’échange équitable, d’autre satisfaction que de consommer. »
Plus de cinquante ans après, qu’est-ce qu’il écrirait sur notre société technologique de l’information ? Le principe des échanges est le même, mais les nouvelles variables, telles la distance, la dématérialisation, ont modifié encore plus les rapports humains. Mais revenons à cet ouvrage indispensable. Je l’ai résumé avec beaucoup de plaisir dans le document que vous pouvez lire ICI.
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01/08/2022
Archives (La fiction comme thérapie)
(Photo- Nice, coucher de soleil sur la Promenade des Anglais)
La littérature est la preuve que la vie ne suffit pas. (Pessoa)
La littérature : un coup de hache dans la mer gelée qui est en nous. (Kafka)
Ne lisez pas comme les enfants lisent, pour vous amuser, ni comme les ambitieux lisent, pour vous instruire. Non. Lisez pour vivre. (Flaubert)
Pour ce second mois de vacances, je vous propose la relecture d'une note de 2015:
http://www.cefro.pro/archive/2015/06/14/la-fiction-comme-therapie.html
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01/07/2022
Archives (Le besoin de narration)
(Photo- Bougainvilliers en été)
Pour ce mois de vacances, je vous propose comme relecture cette note de 2018. Elle envoie à un document PDF avec des extraits d’Italo Calvino (« Pourquoi lire les classiques ? ») et, en fin de texte (Références), à quelques autres notes antérieures traitant de ce sujet.
Le besoin de narration et même la dépendance à la fiction sont à ce jour scrutés dans une perspective neurocognitive, comportementale. Le biologique, le psychologique, le social sont interdépendants. L’homme se distingue de l’animal par sa capacité à raconter des histoires, la narration étant la plus puissante forme de communication. Notre cerveau fonctionne comme un mécanisme narratif.
http://www.cefro.pro/archive/2018/05/31/le-besoin-de-narration.html
08:00 Publié dans Archives, Blog, Compétences émotionnelles/Emotional Intelligence, Conseil/Consultancy, Cours/Courses, Formation/Training, Littérature, Livre, Public ciblé/Targets, Science | Tags : archives, narration, cerveau, dépendance, fiction | Lien permanent | Commentaires (0)