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01/08/2020

Pour une relecture (3)

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(Photo- Villefranche-sur-mer à 7 heures du matin, juillet 2020)

Nous souhaitons que ce mois de vacances soit le plus réconfortant possible pour tous, car nous en avons grandement besoin.

Voici une sélection d’articles publiés précédemment :

Le besoin de narration (2018)

L’humour est un signe d’intelligence (2017)

Emotions souhaitées et non-souhaitées (2017)

L’(in)adaptation au réel (2016)

La fiction comme thérapie (2015)

La pensée positive et le progrès (2015)

Parole et émotion (2014)

01/07/2020

Motivation et bien-être

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(Photo- Nice, Quai des Etats-Unis)

Il y a plus de 70 ans, Abraham Maslow, père de la psychologie humaniste, avançait une théorie intégrée de la motivation humaine qui captive encore l’imagination publique. Si le monde est malheureux et agité, écrit-il, c’est parce que les gens vivent au-dessous de leurs capacités. Dans son célèbre ouvrage  Motivation et personnalité, il classifie ainsi les besoins de l’individu normal : besoins physiologiques (respiration, faim, soif, sexualité, sommeil, élimination) ; besoins de sécurité (environnement stable et prévisible, sans anxiété ni crise) ; besoins d’appartenance et d’amour (affection des autres) ; besoins d’estime (confiance et respect de soi, reconnaissance et appréciation des autres) ; besoin d’accomplissement de soi (auto-actualisation). Le modèle de Maslow semble suggérer qu’un besoin supérieur n’est atteint que si les autres sont satisfaits, et c’est justement le reproche que la science lui a fait. Car on sait bien que, par exemple, l’individu cherche parfois à satisfaire des besoins d’ordre supérieur même lorsque ceux de la base de la hiérarchie demeurent insatisfaits.

Néanmoins, Maslow a mis en évidence l’importance de la satisfaction des besoins, en montrant que  l’insatisfaction répétée ou à long terme est pathologique. Il est vrai que certaines personnes résistent mieux que d’autres à la solitude, à l’insécurité, ou au manque de reconnaissance. Mais « le besoin d’actualisation est inscrit en chacun de nous », écrit Maslow, car nous sommes des êtres de projets, de désir. L’être humain ne se contente pas de ce qu’il est, il ressent en permanence une inquiétude, un sentiment d’inachèvement qui le pousse sans cesse vers autre chose. Il peut tenter de résoudre le sentiment d’inachèvement par le travail, mais cette tentative se heurte à des résistances : de l’environnement, d’autrui, de soi-même. Le changement ou l’évolution ne se décrètent pas, ils se suscitent, c’est une action de patience, de persévérance qui se conduit jour après jour. 

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01/06/2020

La stupidité et ses lois fondamentales

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(Photo- Acheté en ce jour de pandémie, le 18 mai 2020. Plus actuel que jamais)

Ce petit livre a été publié en 1976 en édition limitée et numérotée, chez un éditeur nommé « Mad Millers ». L’auteur, historien de l’économie de renommée mondiale, professeur à l’Université de Berkeley et à L’Ecole normale supérieure de Pise, l’a rédigé en anglais, et, persuadé que le court essai ne pouvait être pleinement apprécié que dans sa langue de rédaction, a refusé longtemps de le faire traduire. Ce n’est qu’en 1988 qu’il a accepté l’idée d’une version italienne.

L’édition privée de 1976 était précédée de cette note de l’éditeur, rédigée par l’auteur : Les Mad Millers n’ont imprimé qu’un nombre limité d’exemplaires de ce livre qui s’adresse non aux gens stupides mais à ceux qui ont parfois affaires à ces gens. Il est donc superflu de préciser qu’aucun de ceux à qui ce livre sera offert ne saurait se situer dans la zone S du schéma de base (figure 1). Néanmoins, comme la plupart des choses inutiles, il est bon de la mettre noir sur blanc. Car comme dit le philosophe chinois, « l’érudition est la source de la sagesse universelle, mais cela n’empêche pas qu’elle soit parfois cause de malentendus entre amis ».

L’essai, qui expose les cinq lois fondamentales de la stupidité, offre, en quelques dizaines de pages, schémas à l’appui, une analyse du rapport entre stupidité et pouvoir, au niveau de l’individu et de la société. Une macro-analyse qui s’avère troublante par sa véridicité, surtout à notre époque où le politiquement correct de l’égalitarisme est encore plus en forme qu’il y a quarante-cinq ans. En même temps, on comprend mieux la puissance de la stupidité en tant que constante de l’histoire humaine, car elle n’a rien à voir avec les facteurs culturels.

Voici les cinq lois fondamentales de la stupidité, mais pour apprécier la finesse de l’analyse, on peut trouver des extraits (et deux schémas de base) dans le document PDF ci-joint.  

L’humanité se divise en trois grandes catégories : les crétins, les gens intelligents, les bandits et les êtres stupides. Si Pierre accomplit une action et subit une perte tout en entraînant un gain pour Jean, il a agi comme un crétin. Si Pierre accomplit une action qui lui apporte un gain tout en apportant un aussi à Jean, il a agi de façon intelligente. Si Pierre accomplit une action qui lui permet un gain tout en causant une perte pour Jean, il a agi en bandit.

La Première Loi fondamentale de la Stupidité humaine :

Chacun sous-estime toujours inévitablement le nombre d’individus stupides existant dans le monde.

La Deuxième Loi fondamentale:

La probabilité que tel individu soit stupide est indépendante de toutes les autres caractéristiques de cet individu.

La Troisième Loi fondamentale:

Est stupide celui qui entraîne une perte pour un autre individu ou pour un groupe d’autres individus, tout en n’en tirant lui-même aucun bénéfice et en s’infligeant éventuellement des pertes.

La Quatrième Loi fondamentale :

Les non-stupides sous-estiment toujours la puissance destructrice des stupides. En particulier, les non-stupides oublient sans cesse qu’en tous temps, en tous lieux et dans toutes les circonstances, traiter et/ou s’associer avec des gens stupides se révèle immanquablement être une erreur coûteuse.

La Cinquième Loi fondamentale :

L’individu stupide est le type d’individu le plus dangereux.

Le corollaire de cette Loi est que

L’individu stupide est plus dangereux que le bandit.

 

01/02/2020

L'adaptation hédonique

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(Photo- Nice, mimosa en janvier

En apprenant à accepter nos émotions, nous apprenons en même temps à cultiver la lucidité. Si nous acceptons de vivre avec nos sentiments inconfortables, ils cessent de diriger notre vie. Ce n’est ni de l’apathie, ni de la résignation, mais une attitude qui nous conduit à ne plus chercher à contrôler ce que, en définitive, nous ne contrôlons pas. L’idéalisation (ou l’habitude de positiver à tout prix) est un refus de la réalité. La lucidité est la capacité à se désillusionner et à voir la réalité comme elle est, et non comme on aimerait qu’elle soit.

« Pourquoi voulez-vous exclure de votre vie souffrances, inquiétudes, pesantes mélancolies, dont vous ignorez l’œuvre en vous ? » (Reiner Maria Rilke, « Lettres à un jeune poète »). Nous sommes prisonniers de tout ce contre quoi nous luttons, que ce soit par le refus, la fuite ou le déni, et cela dans la mesure de l’énergie que nous mettons à combattre. C’est en acceptant d’aller au cœur de nos difficultés, sans jugement, pour les observer et les traverser, que nous réussirons progressivement à nous en libérer. Il faut toujours respecter la réalité.

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