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25/03/2017

Nos émotions sont nécessaires

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(Photo- Edisto Beach, Caroline du Sud, juillet 2016)

Une grande part de l’expérience émotionnelle humaine consiste à exprimer des émotions, positives ou négatives. Dans des circonstances similaires, certains restent calmes et aimables, d’autres peuvent élever la voix, ou avoir une réaction agressive. Néanmoins, les personnes un peu directes, même si elles sont désagréables, s’avèrent très efficaces. Cette agilité psychologique favorise une approche plus effective. Il est fort possible que nous évitions une telle stratégie parce que nous considérons que ce n’est pas bien d’être négatif. Nous pensons que les personnes agressives ou désagréables ne sont pas des gens bien, et nous ne voulons pas en faire partie. La bonne nouvelle est que tout un panel de la négativité -de la bonne négativité- n’a rien à voir avec être un pauvre type. Les émotions négatives peuvent nous aider à gérer une situation. Parfois, l’anxiété et le risque calculé mènent à la solution souhaitée. Les recherches ont montré que les personnes d’humeur plutôt dépressive avaient tendance à observer davantage de détails. Surtout quand il s’agit de déchiffrer les expressions faciales, les moindres changements dans le comportement sont observés, des choses que nous ne remarquons pas si nous sommes de bonne humeur. Personnellement, je sais que parfois l’effort d’être aimable, au lieu de rester juste neutre, factuelle, m’empêche de concentrer entièrement mon attention sur tous les éléments d’une situation précise.

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11/03/2017

La dopamine

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(Photo- Paris, le jardin des Tuileries, le 2 mars 2017)

Le cerveau humain reste une matière encore très mystérieuse, malgré d’énormes progrès enregistrés dans le domaine des neurosciences et des technologies médicales. Aujourd'hui, les chercheurs peuvent observer l’activité du cerveau et de ses 100 milliards de neurones, en phase de réflexion. Le cortex, c’est le siège de la conscience, le système limbique, c’est le siège de nos émotions. Les idées, les projets, les formulations complexes et le sens moral viennent des lobes frontaux, une mince couche de neurones à l’avant du cortex. Certaines parties des lobes temporaux gèrent la mémoire à long terme et disent qui on est. Les lobes pariétaux coordonnent les mouvements et les lobes occipitaux et temporaux analysent ce qu’on voit et ce qu’on entend.

Les chercheurs s’intéressent à certains états hors du commun de la conscience, ou états modifiés de conscience, dans la mesure où ceux-ci ont un lien avec la créativité, la joie, la récompense. On sait que la créativité est une fonction gérée par les réseaux de neurones des lobes frontaux, dont l’activité dépend de la stimulation par la libération de dopamine. Plus la libération de dopamine est importante, plus on devient créatif. Cela s’explique par le fait que les réseaux de neurones des lobes frontaux ont accès à la mémoire à long terme située à l’arrière du cerveau. Cela signifie que des idées, des suppositions qui n’étaient pas connectées auparavant, vont se trouver connectées par cette stimulation, et que des idées qui n’ont jamais été pensées vont être pensées. C’est notre cerveau qui détermine ce pour quoi nous nous passionnons ou non, car il calcule en permanence en termes d’efficacité- si cela vaut la peine de faire un effort. La dopamine agit sur le système qui gère la créativité et sur celui qui gère la personnalité, elle est liée à la récompense, puisque c’est l’espoir d’une récompense qui stimule la libération de dopamine, et ce circuit est essentiel.

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22/02/2017

La bonne humeur

bonne humeur, cerveau, programme, émotions(Photo- Le 133 ème Carnaval de Nice)

L’auteur du livre Les 4 saisons de la bonne humeur, Michel Lejoyeux, professeur de psychiatrie et d’addictologie à la Faculté de médecine Paris-Diderot, propose un programme précis et pratique basé sur des techniques récentes et validées scientifiquement, naturelles et faciles à appliquer. Ce sont des techniques qui révolutionnent en douceur la chimie de notre cerveau et l’état physiologique de notre corps, éloignent la déprime et améliorent notre résistance et notre santé.

Nous savons à présent que nous pouvons agir sur nos émotions, et que nous pouvons activer notre machine cérébrale à fabriquer des antidépresseurs naturels. En changeant notre mode de vie et de pensée, nous changeons aussi les hormones de notre cerveau. Il n’est pas si difficile de faire baisser l’hormone du stress, l’adrénaline, et d’augmenter l’hormone de la bonne humeur, la sérotonine. L’humeur n’est pas seulement une question de psychologie, la bonne humeur agit sur tous les organes et elle ne dépend pas que de l’esprit. Elle protège aussi bien de la dépression que de la démence, des maladies du cœur que des douleurs, des infections et des maladies inflammatoires. L’humeur est meilleure quand on soigne le corps. Cela passe de l’entretien de ses dents à une alimentation adaptée, sans oublier des mouvements qui relancent les antidépresseurs naturels. Chacun peut mettre en œuvre un petit changement dans sa vie quotidienne pour avoir un meilleur moral ou pour garder son enthousiasme, il n’y a pas d’enfance, de terrain familial ou de situation de vie qui condamnent à être triste ou déprimé à perpétuité. 

Les habitudes qui rendent heureux viennent de notre compréhension nouvelle du cerveau. Les expériences révolutionnaires sur le cerveau apportent des explications médicales aux conseils de bon sens. Elles démontrent que la musique, les vitamines, l’expression du visage et même la couleur des assiettes agissent sur les neurones. Elles renseignent sur la manière dont les molécules de la bonne humeur réagissent dès le moindre changement de comportement, de sommeil ou d’alimentation.

Qu’est-ce que la bonne humeur?

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07/02/2017

Le psy

livre, psys, dépresssion(Photo- Mimosa en février, Nice)

Mon choix de la semaine s’est porté sur deux récents livres optimistes, dont les auteurs sont tous deux psychiatres. Dans cette courte note, quelques mots à propos du premier livre -et du deuxième, dans la prochaine.

Cinquante puissantes raisons de ne pas aller chez le psy est un texte provocateur, écrit avec beaucoup d'humour. Son auteur, spécialiste des troubles polaires et dépressifs, est engagé dans un projet d'institution multidisciplinaire, regroupant psychiatres, neuropsychologues et philosophes. 

Le psy et l'illustrateur se proposent de « bousculer les clichés et de dédiaboliser l’univers des psys, à la fois pour rassurer et aider ceux qui en ont peur, mais en ont peut-être besoin, et de faire sourire ceux qui en ont déjà un ». Le tout petit livre, qui s’ouvre sur une citation d’Erasme - « C’est bien la pire folie que de vouloir être sage dans un monde de fous ! » (Eloge de la folie), fait l’inventaire des cinquante puissantes raisons de ne pas aller chez le psy. « Si vous êtes un homme », « Si vous êtes une femme », « Si vous êtes un animal ». Ensuite, il expose « les dix puissantes raisons d’aller chez le psy », comment choisir son psy  (« comment  bien se tromper (ou pas) », et comment faire soi-même le diagnostic : « bon ou mauvais psy 

Voici trois parmi les dix puissantes raisons d’aller chez le psy.

« Vous êtes tout le temps malheureux et vous avez le sentiment d’être nul. Si vous avez le sentiment que vous ne valez rien, que vous êtes sans intérêt, que vous ne servez à rien, et n’avez jamais rien fait de bien, c’est, sans doute que vous êtes déprimé. Les bons conseils que l’on vous donne, du style « secoue-toi », « tu as tout pour être heureux » ou « arrête de t’écouter » sont inutiles et culpabilisants. Contrairement à ceux que vous disent ceux qui n’y connaissent rien mais qui croient tout savoir, la dépression est une vraie maladie du cerveau, pas simplement un état d’âme passager ou un manque de volonté. Vous devriez consulter plutôt que d’attendre : les choses ne vont pas s’améliorer toutes seules et une aide efficace peut vraiment vous aider à retrouver une bonne estime de vous.

Vous n’avez plus envie de rien (alors que vous avez tout). Soit vous avez réussi à atteindre l’Eveil du Bouddha et obtenu, grâce aux quatre Nobles Vérités, le pouvoir de ne plus avoir de désir, soit, et c’est plus probable, vous êtes déprimé(e) et devriez consulter. La perte des envies et du plaisir s’appelle de son doux petit nom « l’anhédonie », c’est-à-dire l’incapacité de ressentir du plaisir, laquelle entraîne une perte de motivation et une apathie. Cette capacité de ressentir du plaisir dépend d’une région spécifique du cerveau, à l’intérieur du système limbique, et d’une petite mais fondamentale molécule, la dopamine, sans laquelle on ne ressent rien.

Vous avez le sentiment d’être seul au monde, sans valeur pour qui que ce soit, sans attache affective et que vous pourriez disparaître sans que cela pose de problème à qui que ce soit, vous êtes probablement déprimé. A l’exception de la situation dans laquelle vous seriez actuellement perdu sur une île déserte au milieu de l’océan Pacifique, il y aura toujours quelqu’un pour se préoccuper de vous. Dans tous les cas, n’oubliez pas que vous demeurez très important pour l’inspecteur des impôts de votre circonscription qui compte beaucoup sur vous et ne vous laissera jamais tomber. »