26/07/2015
30-second Brain
L'édition française et l'édition originale
Extraits
Le cerveau est un mécanisme complexe de traitement de l’information –pas juste les faits, mais la manière dont nous bougeons, ressentons, rions, pleurons. Les neuroscientifiques découvrent constamment de nouveaux aspects des rouages du cerveau.
La compréhension de son fonctionnement constitue l’une des plus grandes quêtes scientifiques. De manière générale, le cerveau nous attire parce qu’il définit qui nous sommes. Hippocrate disait il y a fort longtemps : « Les hommes doivent savoir que c’est seulement du cerveau que viennent les joies, les délices, les rire, les plaisanteries, ainsi que les chagrins, les peines, le découragement et les lamentations. » Plus récemment, Francis Crick –l’un des grands biologistes de notre époque –exprimait la même idée : « Vous, vos joies et vos chagrins, vos souvenirs et vos ambitions, votre sentiment d’identité personnelle et votre libre arbitre, n’êtes en fait que le comportement d’une vaste assemblée de cellules nerveuses et de leurs molécules associées. » Le cerveau est également responsable de la façon dont nous percevons le monde et nous y comportons. Comprendre le cerveau, c’est donc nous comprendre nous-mêmes, ainsi que notre place dans la société et dans la nature. La neuroscience est devenue une vaste entreprise impliquant des hommes de science de bien de disciplines différentes et de tous les pays du monde. La réunion annuelle de la Société pour la neuroscience attire près de 30 000 spécialistes du cerveau. Aucune personne ne peut se tenir parfaitement au courant de cet immense domaine en constante mutation. Ceci est un livre utile pour comprendre quelques idées de base qui sous-tendent cette complexité.
16:53 Publié dans Livre, Science | Tags : livre, neuroscience, cerveau, conscience, information intégrée, métacognition | Lien permanent | Commentaires (0)
01/07/2015
Le mal du siècle
(Photo Web: Our solar system)
Ou « Dieu est grand ». Un article publié il y a quelques jours dans The Guardian observe que le sadisme du groupe terroriste appelé Etat islamique ne peut être expliqué uniquement par la politique, mais il vient de quelque chose de plus profond et de plus obscur. En ’45, Hannah Arendt écrivait : «Le problème du mal sera la question fondamentale de la vie intellectuelle de l’après-guerre, en Europe». Elle voulait dire que, après l’Holocauste, quand les Européens ont vu de quoi ils avaient été capables, le problème dominant serait de comprendre comment une telle horreur avait été possible. La question du mal est devenue un défi particulier pour les croyants –comment croire en un Dieu bienveillant et tout-puissant, quand le monde peut contenir une telle perversité ? Nous constatons que «le problème du mal», loin d’être une question historique, concerne le moment présent, celui que nous vivons. Il ne représente pas un défi pour les seuls croyants, mais interroge l’humain en nous. Comment tant de cruauté est-elle possible ? Il y a toujours des explications fournies pour ces événements –héritage historique, forces géopolitiques, facteurs locaux. Elles sont pertinentes, mais elles ne répondent pas à ce qui est le cœur du problème : comment l’horreur est-elle possible ? Si nous pensons que les humains sont des créatures féroces et cruelles innées, qui trouvent du plaisir à infliger une souffrance à autrui, alors aucune surprise que les gens d’ISIS/Daesh accumulent les atrocités et font du sadisme un sport de compétition. Mais si nous avons une vue différente des humains et de leur capacité à éprouver de l’amour et de l’empathie, alors le problème du mal persiste.
Nous pouvons retourner à la psychologie et suggérer et espérer que les humains derrière les atrocités récentes sont des individus malades, profondément atteints. Ou bien, si nous décidons qu’ils sont sains, nous pouvons nous tourner vers la psychologie de groupe. On se souvient que les expériences de Milgram sur l’obéissance ont montré que la volonté d’un homme à infliger une souffrance à l’autre durait aussi longtemps que l’autorité dans laquelle il avait confiance le lui demandait. (Les observations de Milgram portent sur les situations d'obéissance de la vie quotidienne jusqu'aux grands événements de notre histoire, comme la Seconde Guerre mondiale. Sa conclusion est que ceux qui se soumettent aveuglément aux exigences de l'autorité ne peuvent prétendre au statut d'hommes civilisés. L’individu se maintient dans un état "agentique" -agent qui exécute une volonté étrangère- aussi longtemps qu'il n'y a pas de tension, laquelle est le signe de désapprobation à un ordre de l'autorité. Il va essayer de baisser la tension, par certaines réactions, mais il arrivera à la désobéissance finale seulement lorsqu'il ne pourra plus faire diminuer le niveau de tension. Or, là, c'est une affaire de conscience individuelle.)
07:12 Publié dans Blog, Compétences émotionnelles/Emotional Intelligence, Conseil/Consultancy, Cours/Courses, Formation/Training, Ingénierie/Engineering, Livre, Management/Marketing, Public ciblé/Targets, Science, Web | Tags : terrorisme islamiste, mal, psychogénéalogie, philosophie de l'esprit, religion, civilisation, freud, presse | Lien permanent | Commentaires (2)
14/06/2015
La fiction comme thérapie
(Photos Nice- Le jardin Alsace-Lorraine en juin)
La lecture peut être une thérapie pour gérer les défis émotionnels de l’existence. Les neurosciences ont trouvé que dans notre cerveau les mêmes réseaux s’activent quand nous lisons des récits et quand nous essayons de deviner les émotions d’une autre personne. Nos habitudes de lecture changent au fur et à mesure des étapes que nous traversons dans notre vie. Pour certaines personnes, lire de la fiction est simplement essentielle à leur vie. A une époque séculière comme la nôtre, lire de la fiction reste l’une des rares voies vers la transcendance, si l’on comprend par ce terme l’état insaisissable dans lequel la distance entre le moi et l’univers se rétrécit. Lire de la fiction peut nous faire perdre tout sens de l’ego, et en même temps, nous faire nous sentir pleinement nous-mêmes. Comme écrit Woolf, un livre nous divise en deux pendant que nous lisons, parce que l’état de lecture consiste en une totale élimination de l’ego, et qu’il nous promet une union perpétuelle avec un autre esprit.
La bibliothérapie est un terme qui désigne l’ancienne pratique consistant à encourager la lecture pour ses effets thérapeutiques. Sa première utilisation date de 1916, dans un article paru dans « The Atlantic Monthly » sous le titre « A Literary Clinic ». L’auteur y décrit un institut où l’on dispense des recommandations de lecture à valeur de guérison. Un livre peut être un stimulant ou un sédatif, un irritant ou un somnifère. Il a un effet certain sur nous, et nous devons savoir lequel. Nous choisissons nos lectures : des récits agréables qui nous font oublier, ou des romans qui nous sollicitent ou nous déstabilisent.
La bibliothérapie prend aujourd'hui des formes diverses et variées : des cours de littérature pour la population carcérale, des cercles pour personnes âgées ou atteintes de démence sénile. Il existe une bibliothérapie « émotionnelle », parce que la fiction a une vertu restauratrice. On peut prescrire des romans pour différentes affections, telles le chagrin d’amour, ou l’incertitude dans la carrière. En 2007, The School of Life a été créée avec une clinique de bibliothérapie, la fiction étant vue comme une cure suprême parce qu’elle offre aux lecteurs une expérience transformationnelle.
10:46 Publié dans Blog, Compétences émotionnelles/Emotional Intelligence, Conseil/Consultancy, Cours/Courses, Formation/Training, Ingénierie/Engineering, Littérature, Livre, Management/Marketing, Public ciblé/Targets, Science, Web | Tags : littérature, thérapie, bibliothérapie, fiction, cerveau, neurosciences, empathie | Lien permanent | Commentaires (0)
01/06/2015
La pensée positive et le progrès
L’histoire n’est pas linéaire, et l’idée que le progrès moral accompagne le progrès technique est une forme d’illusion collective qui nous paralyse dans nos actions et nous donne un faux sentiment de sécurité. En fait, on assiste à la montée du totalitarisme, étayé par l’appareil de sécurité et de surveillance le plus terrifiant de l’histoire humaine. Un théoricien du XIX e, Jean-Louis Blanqui, prévoyait que le progrès scientifique et technologique, plutôt que d’annoncer le progrès, pourrait devenir une arme terrible entre les mains du capital contre le travail et la réflexion. Le progrès ne peut être tenu pour acquis, l’humanité peut revenir en arrière. La sagesse et la connaissance ne sont pas la même chose. La connaissance traite du réel et du particulier, c’est le domaine de la science et de la technologie, tandis que la sagesse traite de la transcendance, elle nous permet de voir et d’accepter la réalité, dans ce qu’elle a d’absurde et de désordonné. Elle n’est pas liée au progrès, et à travers les âges, elle est une constante : L’Ecclésiaste, Homère, Sophocle, Dante, Shakespeare, Beckett ont un trait commun: le pouvoir profond de l’observation de la vie.
07:40 Publié dans Blog, Compétences émotionnelles/Emotional Intelligence, Conseil/Consultancy, Cours/Courses, Formation/Training, Littérature, Livre, Management/Marketing, Public ciblé/Targets, Science, Web | Tags : progrès, science, technologie, technocrates, connaissance, sagesse, liberté, pouvoir, langage | Lien permanent | Commentaires (0)