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28/12/2013

Toute expérience modifie

livre, expérience, modification cerveau, nouvel anOn sait maintenant que lorsque nous lisons un livre, ou que nous entretenons une conversation, nous faisons une expérience qui produit un changement physique dans notre cerveau. A ce propos, l'écrivain George Johnson observe qu'il est un peu effrayant de penser que chaque fois que nous rencontrons une personne ou que nous lisons un livre, notre cerveau s'en trouve modifié, parfois de façon permanente.

Selon Carl Sagan, un livre est quelque chose de bien étonnant. Un objet plat, composé de trois parties flexibles, sur lequel sont imprimés des milliers de signes, tels des gribouillis. Mais il suffit d'y jeter un regard, et on entre dans l'esprit d'une autre personne, de quelqu'un qui doit être mort depuis des milliers d'années. A travers le millénaire, un auteur parle clairement et silencieusement dans notre tête, il s'adresse directement à nous. Ecrire, c'est peut-être la plus grande invention humaine, qui relie entre eux des gens, citoyens d'époques éloignées. Les livres brisent les chaînes du temps. Un livre, c'est la preuve que les hommes sont capables de magie créatrice. 

Alors, écrivons, lisons (..."pour vivre", comme dit Flaubert).  Bonne Année 2014 à tous!  

http://upchucky.com/VideoVault/60s/GetBack.html 

01/12/2013

Livre

51leNGDqgbL._.jpgCet ouvrage de plus de 500 pages nous offre, chiffres et exemples concrets à l'appui, quelques données sur la santé, vue en tant que construction sociale au croisement de la biologie et de la culture, susceptible d'évoluer avec le temps et en fonction des politiques de société, de l'environnement, du développement et du rôle des Etats. Certaines conclusions sont inquiétantes: le droit des pays pauvres à la santé est une utopie, les médicaments sont un produit de consommation comme les autres, l’argent est chez les gens riches et bien-portants, seuls susceptibles de consommer beaucoup de médicaments sur de longues périodes ; la science a été absorbée par le marketing, les compagnies pharmaceutiques dépensent deux fois autant en marketing qu'en recherche et développement, une opacité totale règne en matière de prix des médicaments, la fixation est arbitraire et cynique ; la vie quotidienne se médicalise et se "pharmacise" ("lifestyle enhancement drug"), les médicaments qualité de vie représentent un marché actuel de 28 milliards de dollars ; les compagnies pharmaceutiques cherchent de nouveaux produits, donc de nouveaux troubles sur la base des opportunités de marché non exploitées (érection, sevrage tabagique, alopécie, vieillissement de la peau, dépression, contraception orale, dysfonctionnement sexuel, surpoids, reflux gastrique, antidouleurs, somnifères, anxiolytiques, tranquillisants représentent le nouvel environnement pharmaceutique haut de gamme) ; la banalité de la corruption bureaucratique dans l’obtention des brevets pour les médicaments fait que l'on fabrique de nouvelles maladies à vendre, à savoir on promeut une marque maladie pour tel médicament, au lieu de promouvoir un médicament pour telle maladie (selon la grande technique de vente qu'est la « condition branding », on lance des affections, « conditions », comme on lançait une nouvelle marque, on crée un marché pour le médicament en promouvant une maladie ad-hoc ; le système DSM est conçu pour sur diagnostiquer des troubles afin de fournir un prétexte aux ventes massives de médicaments, l'alliance psychiatrie-laboratoires mène à des traitements inutiles, et a des effets dangereux (on est passé du paradigme psychanalytique au paradigme biologique) ; des professeurs ont le rôle "d'agents de blanchiment" de l'information que les laboratoires veulent faire passer ; les marketeurs réécrivent Wikipédia pour promouvoir leurs intérêts commerciaux (avec WikiScanner, on a repéré des entrées modifiées à partir des IP appartenant à des laboratoires..). 

Quelques notes et extraits plus loin:

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27/08/2013

Livre

livre,mémoire,violence,victimesL' ouvrage Le livre noir des violences sexuelles du Dr.Muriel Salmona, traite d'un aspect assez tabou en France. L'auteur ne fait pas que s'intéresser à la souffrance psychique due aux violences, et au mécanisme de la violence, mais explique en quoi le déni est responsable de la perpétuation des violences. Si les troubles psycho-somatiques des victimes reconnues et secourues sont dépistés, la prise en charge se fera plus facilement et permettra de traiter les conséquences post-traumatiques. Il serait possible de faire reculer cette violence à condition de l'identifier, de la dénoncer et de la réprimer plus efficacement par la loi. Il s'agit de lutter contre toutes les formes de violence, contre toutes les formes de domination, masculine, patriarcale, parentale, contre les stéréotypes sexistes et toutes les discriminations. Prendre la pleine mesure de la gravité des violences et de leur immense coût humain signifierait ne plus les considérer comme une fatalité, ne plus les justifier, et se donner les moyens de changer de politique de santé et de société.
En voici quelques extraits:

"Les concepts humains fondamentaux tels que l'amour, la Famille, la Patrie, le Travail, l'Education, la Santé vont être utilisés de façon perverse et justifier toutes les violences. Ainsi va s'installer une confusion entre le langage de la tendresse, de la protection, du soin, et celui de la violence, "aimer" justifiant la possession et l'emprise. Il n'existe pas dans notre société d'espace sécurisé si ce n'est pour les prédateurs. (...) Et c'est bien ce déni qui est responsable de l'abandon où sont laissées les victimes, puisque les reconnaître mettrait en péril l'illusion de sécurité, d'où l'impunité quasi-totale dont bénéficient les agresseurs et la perpétuation implacable des violences.(...) Comme les violences ne sont pas censées exister dans ces espaces sécurisés puisqu'elles sont maquillées, leurs conséquences ne sont jamais reconnues comme telles, avec pour conséquence que les victimes ne seront ni dépistées, ni protégées, ni soignées. (...) La méconnaissance de la généalogie de la violence, de ses causes et surtout de ses mécanismes génère donc, en l'absence d'explications cohérentes et logiques pour les comprendre, la croyance en une violence inhérente à la condition humaine, non-éradicable; une violence 'ordinaire' à contenir et à maintenir cachée. (...) Oui, la violence est grave, fréquente, colonisant les victimes et générant une véritable addiction chez les agresseur, souvent 'contagieuse', transmissible d'individu à individu, et de génération en génération, avec de lourdes conséquences sur la qualité de vie, sur la santé, l'intégrité physique et psychique des victimes." (pp. 156-161).

Sur le sujet, voir aussi les sites web: Le livre noir des violences sexuelles  et Mémoire traumatique