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01/04/2019

Qu'est-ce qui fait votre vie?

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(Photo- Magnolia à Nice)

L'exercice : Accepter la dépendance

Pourquoi ?                                       

Voulez-vous essayer une petite expérience ?

Cessez de respirer. Vraiment. Pour quelques secondes, disons douze, et regardez ce que cela fait.

Je vois dans cette expérience une manière personnelle de reconnaître une vérité profonde, à savoir que notre vie dépend de dix mille choses pour sa survie physique, son bonheur, son amour, sa réussite.

Par exemple, durant trente secondes sans oxygène, la plupart des gens ne se sentent pas bien, après une minute, ils commencent à paniquer, et après quatre minutes, leur cerveau meurt ou il souffre de lésions. Chaque instant, votre vie et votre esprit demandent de l’oxygène : les plantes qui l’exhalent, le soleil qui dirige la photosynthèse, d’autres étoiles qui ont explosé il y a des milliards d’années, tout cela afin de produire chaque atome d’oxygène de votre prochaine minute de respiration. Pensez aux gens sur lesquels vous pouvez compter - et qui représentent les contacts, l’attention, la bienveillance - ou bien aux médecines, aux enseignements philosophiques, à la société civile, aux technologies, ou à tous vos propres bons efforts de l’année dernière, et dont vous bénéficiez à ce jour.

Quelque part, il est effrayant de savoir que nous vivons suspendus à dix mille fils vulnérables, dont beaucoup peuvent être coupés à tout moment. Mais d’autre part, accepter cette vérité peut réduire au silence les mensonges de l’autocritique injustifiée. Bien entendu, nous avons besoin des autres, bien entendu, des causes et des conditions doivent exister pour que quelque chose réussisse, bien entendu, nous ne pouvons pas faire pousser des roses sur un terrain de parking. Nous sommes fragiles, légers, vulnérables, blessés par des riens, et assoiffés d’amour. Quand vous acceptez cette vérité, vous ne serez plus si durs envers vous-mêmes ou envers les autres.  

Accepter la dépendance vous met en harmonie avec la réalité du moment. Toutes les choses qui existent, à partir des hommes à tout faire aux galaxies, naissent et meurent en dépendant de beaucoup d’autres choses. Il n’y a pas à avoir honte de la dépendance, malgré l’accent particulier que notre culture met sur l’indépendance. Pouvoir entendre la voix d’une personne aimée, manger une fraise, prendre une respiration profonde, s’apercevoir de sa dépendance vous amène vers une intense gratitude quand vous comprenez que dix mille vulnérabilités sont en réalité dix mille cadeaux.

Comment ?

Réfléchissez à certaines des nombreuses choses dont vous dépendez. Imaginez que l’année prochaine vous ne fermez plus vos portes à clé, vous renoncez à votre plat préféré, vous ne parlez plus avec votre famille et avec vos amis. Laissez-vous imprégner par l’évidence que vous utilisez ou avez besoin de beaucoup de choses et de personnes au quotidien. Essayez d’adopter une attitude neutre à propos de cela, en sachant que c’est valable pour chacun, non seulement pour vous.

Ensuite, regardez dans la direction opposée et reconnaissez combien d’autres dépendent de vous. Ils sont affectés par votre sourire, par le ton de votre voix, ou si vous oubliez ou non d’acheter le lait en rentrant le soir. Moi, cela me fait me sentir bien : je suis relié plus qu’isolé, je suis une personne qui compte. Je me sens plus tendre et plus aimable envers les autres.

De la même manière que des gens dépendent de vous, vous aussi, vous dépendez de vous. La personne que vous êtes maintenant a été comblée sous multiples formes, petites ou grandes, par les précédentes versions de vous-même. Tel le coureur dans une course à relais, vous passez le bâton chaque jour à celui que vous serez au réveil, le lendemain matin. Pensez à ces nombreuses choses positives que vos précédentes versions de vous-même ont apportées à votre vie : les problèmes résolus, les objectifs atteints, la vaisselle faite, les relations mûries, les leçons apprises. C’est simple et puissant : remerciez-les silencieusement. Comment vous sentez-vous ?

En attendant, regardez comment la future version de vous-même dépend de ce que vous faites aujourd'hui. Doucement, sans forcer, acceptez que cette future version compte sur vous, à cet instant. Qu’est-ce qu’il pourra souhaiter, cet être-là, que vous soyez? Que pourriez-vous faire cette année, ce jour, afin que votre future personne crée - dans son âge moyen ou dans sa vieillesse - une existence en sécurité, en bonne santé, heureuse, confortable ?

A la fin, soyez honnête avec vous-même quant à vos besoins et à tout ce qui est important pour vous. Que souhaiteriez-vous nourrir ou étayer ? De manière paradoxale, plus vous serez ouvert à l’humilité de la dépendance, plus vous serez simple et vrai pour arroser votre propre arbre fruitier.

(Adaptation de l'article Accept Dependence de Rick Hanson)

 

Archives CEFRO -Pour une relecture :

Nos émotions sont nécessaires (2017) 

 Acceptons nos émotions (1) 

 Acceptons nos émotions (2) (2016)

 

 

12/11/2016

Acceptons nos émotions (II)

émotion, thérapie troisième vague,acceptation, narcissisme, tolérance, auto-compassion, lucidité Le nombrilisme, ou le narcissisme, nous amène à tout prendre très personnellement. « Dans leur ouvrage « The Narcissism Epidemic » (L’épidémie du narcissisme), les chercheurs en psychologie Jean Twenge et W.Keith Campbell soulignent qu’à force d’avoir cherché à augmenter l’estime de soi de nos enfants, nous avons créé une génération de personnalités gonflées d’un sens disproportionné de leur valeur personnelle -la définition clinique du narcissisme-, personnalités fragiles, qui n’ont pas la capacité de prendre soin de leurs relations ». (…) « Les personnes narcissiques ont en moyenne plus d’amis sur Internet, mais cela ne veut pas dire qu’elles valorisent le lien social : elles veulent plus d’amis virtuels, mais pas réels. Le nombre d’amis affichés sur Facebook est un moyen pour le narcissique de montrer sa popularité sans l’investissement émotionnel que nécessite une vraie relation ».

Le nombrilisme est lié à une certaine conception de soi.

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13/05/2016

Les technosciences et l'homme amélioré

transhumanisme,idéologie,technosciences,gafa,wittgenstein,émotion,art(Photo Nice: Le grand tilleul)

La révolution technologique que nous sommes en train de vivre consiste aussi à poser à la société des questions sur la condition biologique et sociale de l’homme, et à permettre des transformations dont le but serait d’améliorer ou d’augmenter l’humain. Le transhumanisme est une nouvelle idéologie née aux Etats-Unis. Elle est soutenue par les quatre entreprises géantes Google, Apple, Facebook, Amazon (les GAFA) qui investissent des fortunes colossales dans des projets plus ou moins futuristes. « Ceux qui décident de rester humains et refusent de s’améliorer auront un sérieux handicap. Ils constitueront une sous-espèce et formeront les chimpanzés du futur », remarque le professeur de cybernétique Kevin Warwick. Lors d’une  conférence à Vancouver en 2014, le chef de file du mouvement transhumaniste, Raymond Kurzweil, affirmait que l’homme pourra télécharger son cerveau dans un ordinateur environ en 2030. Il sera donc possible d’augmenter les capacités de l’homme et de le faire vivre le plus longtemps possible en bonne santé, avec l’aide des nouvelles technologies, des prothèses, des organes artificiels, de la thérapie génique. Telle une autre évangélisation, le transhumanisme se propage –en France il existe depuis peu (octobre 2015) une association (AFT-Technoprog) et un partenariat entre l’Université de la singularité, le Télécom Paris Tech et le Crédit Agricole dont l’objectif est de recruter l’élite et de la former aux nouvelles technologies (après la France, l’Afrique francophone). 

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28/07/2014

Parole et émotion

parole, émotion, raison, philosophie, scolastique, science, décision, cerveau La conscience du pouvoir magique de la parole, qu'elle soit bonne ou mauvaise, est déjà profondément ancrée dans l'univers médiéval, construit sur l'antinomie vertu/péchéTrès tôt, le système des péchés a été organisé et hiérarchisé en péchés capitaux ou mortels et péchés mineurs ou de seconde zone. Il faut observer que les enfants de chacun des sept péchés capitaux (l'orgueil, l'envie, la colère, la tristesse, l'avarice, la gourmandise, le vice) sont les péchés de la langue, c'est-à-dire les mauvaises paroles produites par le coeur et par l'esprit des pécheurs, et véhiculées à travers la dangereuse porte de la bouche, par la langue. L'univers de la communication verbale dans la société de l'Occident médiéval exigeait une discipline de la parole, et c'est le système scolastique qui a posé les bases d'une casuistique de la parole. Un traité inédit, conservé à Oxford, De lingua, du XIIIe, situe le péché de langue à l'intérieur du péché de gourmandise, défini comme l'ensemble de deux grands domaines, celui du goût et celui de la parole. Il n'y a pas de grand théologien de l'époque qui ne parle dans son système du "peccatum oris", du fait qu'il y a opposition entre parole bonne et parole mauvaise, comme entre vice et vertu. "La grâce de parole" est un  thème qui préoccupe beaucoup les esprits de l'époque, et tous sont d'accord que ses fruits sont des vertus telles la capacité et l'habileté à bien parler, la ferveur, le discernement.. On peut remarquer que les actes verbaux ne font que traduire des valeurs éthiques, harmonieuses ou désordonnées. 

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